Nouveau départ pour les deux cousins
Thésée savait tout et pourtant, s’approchant d’Hercule, il l’embrassa. Ému par ce témoignage d’amitié, le premier qu’il recevait depuis son crime, Hercule pleura. Au bout d’un moment, Thésée lui parla. Il lui dit d’abord qui il était, et qu’il venait lui-même de commettre deux mauvaises actions, l’une par ingratitude et l’autre par négligence.
— Peut-être, lui dit Hercule, mais mon crime à moi est bien plus grave.
— Il l’est moins, lui répondit Thésée, car tu l’as commis sous l’empire de l’ivresse et sans savoir ce que tu faisais.
La conversation entre les deux cousins se prolongea longtemps, ce jour-là et les suivants. Alors que Thésée était venu à Thèbes chercher du réconfort auprès d’Hercule, ce fut lui qui, au contraire, finit par détourner Hercule de son projet suicidaire. Pour achever de rendre à Hercule le goût de la vie et de l’action, il lui donna enfin un sage conseil :
— Puisque tu veux à tout prix expier ton prétendu crime, va te mettre au service de notre cousin commun, le roi Eurysthée, qui, d’après ce qu’on m’a dit, a besoin d’aide.
— Et toi, lui demanda Hercule, que vas-tu faire ?
— Je vais rendre visite à un ami qui se marie ces jours-ci.
Les deux cousins, désormais amis, partirent de Thèbes ensemble. Lorsque leurs routes se séparèrent, quelques jours plus tard, Hercule dit simplement à Thésée :
— Tu m’as sauvé la vie ; je ne l’oublierai pas.